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Nous ne sommes pas les seuls à avoir une culture olfactive : ce sens est essentiel pour bien d’autres animaux !
Dans le prolongement de la collaboration entre le GDR O3 (Groupement de recherche Odorant, Odeur, Olfaction) et Nez, poursuivons notre rendez-vous autour des études qui ont vu le jour grâce à ce groupement de recherche mêlant des scientifiques de tout bord, qui ont pour objet commun l’odeur sous toutes ses formes. Le principe ? Nez lit les publications, et vous en propose une version plus facile d’accès.
Aujourd’hui, parlons du nez des ours, tortues et autres mésanges grâce aux travaux de Gérard Brand, chercheur du CSGA de Dijon, membre du GDR O3 et auteur de L’Odorat des animaux aux éditions EDP Sciences.
Si l’odorat des rongeurs permet de contribuer à la connaissance de l’odorat dans l’espèce humaine, le nez des animaux est globalement un domaine de recherche qui, selon Gérard Brand, a « explosé depuis le début des années 2000 ». Le chercheur du CSGA de Dijon a récemment publié un ouvrage (disponible sur le shop de Nez) qui reprend les derniers travaux scientifiques sur le sujet. Chaque chapitre porte sur un aspect de l’odorat (structure, fonctionnement, utilité…) et sur un être vivant en particulier. On y apprend par exemple que l’ingestion du plastique chez la tortue ne vient pas seulement de la confusion visuelle des sacs flottant dans l’eau avec les méduses mais aussi d’une appétence pour l’odeur du « plastique mariné » (immergé depuis quelques temps dans l’eau de mer), que l’ours balise un sentier en déposant des signaux chimiques odorants lorsqu’il marche, ou encore que les mésanges bleues parfument leur nid avec des plantes aromatiques, bénéficiant ainsi de leurs propriétés antiparasitaires mais aussi d’un investissement plus poussé du mâle dans la gestion de la couvée. L’ouvrage permet également de mettre en lumière les problématiques actuelles liées notamment à « l’augmentation du taux de CO₂, qui perturbe le fonctionnement de l’odorat et pose des problèmes adaptatifs (difficultés de repérage dans l’espace, mauvaise reconnaissance des prédateurs…) ; et à la pollution (notamment plastique) qui trompe le nez de certaines espèces (tortues mais aussi pétrels, par exemple) par émanations similaires à celle de la nourriture habituelle », nous explique Gérard Brand. L’auteur souligne également l’ampleur des inconnues en ce qui concerne l’odorat des animaux : beaucoup d’espèces n’ont encore fait l’objet d’aucune étude, l’histoire évolutive du système olfactif reste mal connue, et la recherche sur l’adaptation de l’odorat dans certains milieux en est encore à ses balbutiements.
- Contact : [email protected]
- Le site du GDR O3 : www.gdr-o3.cnrs.fr/
Visuel principal : © Adèle Chévara
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