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Cet article a été écrit en partenariat avec Firmenich.
Firmenich lance son quatrième ingrédient issu de la biotechnologie blanche : le Dreamwood. Par l’alchimie des matières, la science et la nature transforment du sucre en note santalée.
Il y a des parfums dont l’effluve nous transporte ailleurs, quelques respirations et l’exotisme est là. Un marché aux milles fleurs et épices colorées, un temple aux boiseries sculptées. C’est le cas du santal, un bois qui nourrit nos rêves.
Par malheur, le santal, originaire de Mysore en Inde, a connu une dramatique pénurie. L’arbre, au parfum si profond qu’il a le pouvoir de calmer Shiva, fut déclaré arbre royal en 1792. Son exploitation intensive amène les autorités à se réserver le monopole des plantations, interdisant aux particulier le droit de profiter de son doux parfum. Des années de braconnage, d’exploitation non durable et de corruption ont conduit à la quasi disparition de l’arbre, et de son essence dans la palette du parfumeur. Les récentes plantations durables, menées en Australie, ont permis de relever en partie le défi de nouvelles productions d’huile essentielle de bois de santal. Cette initiative s’inscrit dans le programme « #NaturalsTogether » de la maison de composition suisse.
Depuis plus de cinquante ans, l’approvisionnement du santal est une question stratégique pour la parfumerie. De nombreux chercheurs se sont penchés sur son profil olfactif, et au siècle dernier déjà, le Professeur Leopold Ruzicka, ancien directeur de recherche chez Firmenich, (et prix Nobel de Chimie en 1939) avait identifié en 1935 la structure chimique du bêta-santalol, l’un des constituants principaux de la note.
Les travaux sur le santal se sont poursuivis, et pour répondre à la demande accrue en naturalité, la société Firmenich a entrepris depuis plus de quinze ans un programme poussé de recherche autour d’un procédé révolutionnaire : la biotechnologie blanche.
La biotechnologie appliquée au parfum
La biotechnologie consiste à tirer parti des propriétés des micro-organismes, et en particulier des enzymes. Ces protéines jouent un rôle de catalyseur et sont essentielles dans tout organisme vivant. Appliquée au parfum, la biotechnologie transforme par fermentation un sucre (de canne, de betterave…), en un composé ou un ensemble de composés parfumés. L’utilisation de bactéries, ou de levures, pour transformer les matières végétales ou animales, est ancienne. On peut par exemple citer la transformation du raisin en vin ou du lait en fromage. Les micro-organismes utilisent leurs enzymes qui agissent sur la matière pendant le processus dit de fermentation. Ainsi, il y a longtemps que le sucre contenu dans la mélasse sert de base à la distillerie.
Andreas Taglieber, directeur biochimie chez Firmenich, nous explique cette transformation en plusieurs étapes :
Tout commence par l’identification des contributeurs olfactifs clés dans les extraits botaniques : cette première étape consiste en une évaluation olfactive couplée à une analyse par chromatographie en phase gazeuse [méthode physico-chimique qui permet de séparer les différentes substances présentes dans un mélange afin de les identifier]. Cette approche permet de mieux comprendre le profil olfactif de l’huile essentielle étudiée et d’identifier ses composés olfactivement importants. Dans le cas spécifique du Dreamwood, c’est l’huile essentielle de santal qui a été étudiée et le bêta-santalol identifié comme composé clé parmi d’autres.
Puis l’analyse biochimique permet de comprendre comment les molécules odorantes de l’huile essentielle de santal se sont formées dans la nature, quels sont les enzymes (ou biocatalyseurs) impliqués dans leur production. Pour y parvenir, des méthodes de pointe de la biotechnologie, tel que le séquençage d’ADN à haut débit, ont joué un rôle clé.
Ensuite vient l’étape de développement du procédé de fermentation : une fois que l’on a identifié les réactions enzymatiques, la phase de développement de la fermentation commence. Elle consiste essentiellement en l’optimisation de plusieurs paramètres (température, agitation, aération…) afin d’obtenir le produit souhaité de manière optimale. Lorsque le microorganisme est soumis aux bonnes conditions de culture en présence des bons nutriments (sucre, minéraux, oxygène etc…), la fermentation débute et donne naissance à un ou plusieurs nouveaux composés odorants.
Enfin, il reste les dernières étapes de purification (par exemple par extraction, distillation, rectification) afin d’obtenir le produit fini : une molécule pure, ou un mélange proche d’une huile essentielle, par exemple.
De nombreux avantages
La biotechnologie blanche (c’est-à-dire appliquée aux procédés industriels) offre un certain nombre d’avantages techniques : un coût moindre que l’huile essentielle permettant de l’intégrer à d’autres applications que la parfumerie fine : savons, lessives… Cette méthode permet par ailleurs l’obtention d’ingrédients de qualité constante, constitués à 100% de carbone renouvelable, et dont l’approvisionnement est stable et illimité. De plus, dans de nombreux cas, la biotechnologie blanche consomme moins d’énergie et produit moins de déchets que les approches traditionnelles. Dreamwood est donc 100% naturel et biodégradable.
D’un point de vue olfactif, l’ingrédient se révèle très proche de l’huile essentielle de Santalum album (la variété botanique historique et la plus prisée en parfumerie), tout en présentant plus de rémanence. « Dreamwood ajoute une présence inattendue à la composition du parfum, apportant une aura de lumière riche, avec les mêmes codes que nous avons dans l’huile essentielle de bois de santal de Mysore », explique Fabrice Pellegrin, parfumeur principal et directeur des ingrédients naturels, c’est un atout incroyable pour notre palette. » Pour François-Raphaël Balestra, parfumeur principal et directeur de recherche des nouveaux ingrédients, « Dreamwood fait revivre les notes de bois de santal naturel pour les créations de parfumerie modernes. Il révèle son onctuosité profonde, en particulier dans les notes de cœur et de fond. »
Par ailleurs, tout comme l’huile essentielle de bois de santal, Dreamwood peut apporter un bénéfice en application cosmétique, comme cela a été découvert au travers d’un programme rigoureux de recherches en laboratoire. En effet, ce captif peut apporter certains des avantages cosmétiques traditionnellement associés à l’huile essentielle de bois de santal. En raison de son effet antimicrobien et de ses propriétés apaisantes sur les cellules de la peau1Tests en laboratoire, brevet en instance, il peut avoir un avantage positif dans les produits de soins cosmétique pour les besoins spécifiques, y compris les imperfections.
Dreamwood complète ainsi la liste des ingrédients issus de la biotechnologie de Firmenich après le Clearwood en 2014, une note patchouli , et la déclinaison « via biotech » de ses deux ingrédients stars : le Z11 et l’Ambrox Super, des notes boisées. « Et ce n’est que le début », note Sarah Reisinger, VP R&D, Biotechnologie. « Nous sommes à une étape étonnante de la biotechnologie industrielle, avec des avancées majeures dans la lecture et l’écriture de l’ADN, notre compréhension accrue du fonctionnement du vivant, et la puissance de calcul disponible pour analyser les grandes quantités de données générées, nous sommes à même de pouvoir découvrir les trésors cachés dans une mer d’informations » s’enthousiasme-t-elle.
Bois, épices, muguet ? Quels ingrédients les chercheurs du géant suisse imagineront-ils demain à partir de sucre ? Cela laisse rêveur…
Pour en savoir plus et demander un échantillon :
www.firmenich.com/dreamwood
Dreamwood est une marque commerciale de Firmenich
Photo Dreamwood : CombyAVm / Firmenich
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