Samedi 21 avril dernier se tenait à Londres, dans le quartier de Notting Hill, la cérémonie de remise des prix de la cinquième édition des Art and Olfaction Awards, organisée par The Institute for Art and Olfaction. Cette association fondée par Saskia Wilson Brown et basée à Los Angeles contribue au rayonnement de la parfumerie indépendante et artisanale (très développée aux États-Unis) et des pratiques artistiques autour de l’olfaction, à travers des ateliers, des conférences et des expositions.
Les Awards sont constitués de cinq remises de prix, dont trois récompensent des parfums (Indépendant, Artisan et Aftel – du nom de Mandy Aftel, parfumeur et fondatrice de la marque Aftelier et du musée Aftel Archive of Curious Scents, situé à Berkeley), un qui est attribué à un projet artistique (Sadakichi) et un dernier à une personne pour sa contribution à la culture olfactive.
Les marques envoient leurs soumissions à l’Institut, et deux premiers jurys sentent et sélectionnent des finalistes, qui seront ensuite évalués par un jury final.
Les jurys sont composés de parfumeurs, journalistes, blogueurs, artistes de pays divers. Toute évaluation est effectuée en aveugle, uniquement accompagnée de petits textes d’intention, rédigés par les marques, qui peuvent aider à arbitrer leurs choix (un parfum qui par exemple ne colle pas du tout à l’intention sera-t-il moins bien jugé qu’un autre ? C’est aux juges d’en décider !). À noter : pour les catégories Artisan et Indépendant, deux gagnants ex aequo sont attribués chaque année.
Pour ceux d’entre vous qui connaissent les prix de l’ Olfactorama, créés quelques années avant les Art and Olfaction Awards (notamment par Juliette Faliu, Patrice Revillard et Alexis Toublanc, également rédacteurs pour Nez), vous y verrez quelques points communs : l’indépendance et les évaluations à l’aveugle… et quelques différences, puisque l’Olfactorama ne se limite pas à la niche – où aucune distinction n’est faite entre les « artisans » des indépendants – mais couvre aussi le marché dit mainstream/sélectif. De plus, c’est le jury des six fondateurs de l’Olfactorama qui réalise la première sélection, tandis que les Art and Olfaction Awards reçoivent des parfums soumis par les marques elles-mêmes.
Prix Artisan : remis aux marques fondées par le parfumeur, qui a conçu et créé le parfum lui-même.
Chienoir de Bedeaux, une maison anglaise fonde par Amanda Beadle.
Club Design, par The Zoo, une marque fondée par le parfumeur et artiste français Christophe Laudamiel, qui vit à New York.
Prix Indépendant : attribué à des marques qui font appel à un parfumeur externe.
L’Eau de Virginie, par Au Pays de la fleur d’Oranger, créée par Jean-Claude Gigodot avec la fondatrice Virginie Roux.
Nuit de Bakélite de Naomi Goodsir, composé par Isabelle Doyen, avec la créatrice et Renaud Coutaudier. Nuit de Bakélite a également été récompensé quelques jours auparavant à l’occasion des Fifi Awards.
Prix Aftel : pour les parfums « entièrement faits à la main »
Le prix a été attribué au parfum Pays Dogon, créé par Isabelle Michaud qui a fondé la marque Mon Sillage, à Montréal et qui avait déjà été récompensée en 2015 pour son Eau de Céleri.
Le prix Sadakachi pour l’oeuvre olfactive a été remis à Oswaldo Macia, un Colombien vivant à Londres, qui a conçu Under the Horizon, avec un parfum créé par le parfumeur Ricardo Moya (IFF).
Pour sa contribution à la culture olfactive, l’artiste belge Peter de Cupere s’est vu remettre le prix associé.
Appel aux marques françaises indépendantes et artisanales qui nous lisez : les sélections des Art and Olfaction Awards se faisant uniquement sur les échantillons envoyés dans les délais prévus, il ne faut pas hésiter à participer pour représenter la France lors de ces Awards !
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Crédit photo : Marina Chichi
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