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Dans le cadre de la collaboration entre le GDR O3 (Groupement de recherche Odorant, Odeur, Olfaction) et Nez, nous vous proposons un rendez-vous régulier autour des études qui ont vu le jour grâce à ce groupement de recherche mêlant des scientifiques de tout bord, qui ont pour objet commun l’odeur sous toutes ses formes. Le principe ? Nez lit les publications, et vous en propose une version allégée, plus facile d’accès mais toujours exacte.
Aujourd’hui, allons observer au microscope ces protéines essentielles et pourtant encore mal connues que sont les récepteurs olfactifs, en compagnie de Claire de March, chargée de recherche au CNRS – Université Paris-Saclay et membre du GDR O3.
Il n’y a pas que l’intelligence artificielle qui a récemment permis de s’approcher un peu plus du fonctionnement de notre nez. Il faut dire que les récepteurs olfactifs se montrent particulièrement pudiques en laboratoire, ce qui complique la compréhension de leur structure : « La mise en forme pour l’étude de ces récepteurs en laboratoire est encore trop délicate à réaliser car ils s’expriment très mal à la surface des cellules modèles communément utilisées pour la production des protéines », explique la biochimiste Claire de March.
Celle-ci a cependant participé, avec plusieurs scientifiques internationaux, à l’élaboration d’un processus expérimental permettant de produire en laboratoire un récepteur olfactif humain et d’obtenir sa structure par cryomicroscopie électronique – qui consiste à congeler en express un échantillon et à prendre la protéine en « photo » pour l’observer dans son état natif. Le nom de l’heureux élu ? OR51E2, présent dans le nez et les cellules cancéreuses de la prostate, qui s’est montré être le candidat le plus favorable par sa stabilité : contrairement à bien d’autres, celui-ci « a été conservé lors de l’évolution entre les espèces », poursuit Claire de March.
À quoi ressemble cette première structure de récepteur olfactif ? Il « présente des motifs structuraux moléculaires particuliers qui pourraient donc être spécifiquement impliqués dans l’olfaction », pour nous permettre de sentir, notamment, l’odeur du fromage. Un pas décisif dans la compréhension de ces protéines, qui a valu à l’article une publication dans la prestigieuse revue Nature.
- Contact : [email protected]
- Le site du GDR O3 : https://www.gdr-o3.cnrs.fr/
- Claire de March, lauréate du prix Irène Joliot-Curie « Jeune Femme scientifique » 2023, fait partie des icônes de Nez#16 – Mode et parfum.
Visuel principal : © Adèle Chévara
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