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Cet article a été écrit en partenariat avec Mane.
Créée en 1871, Mane, qui vient de fêter ses 150 ans, est la première société de composition de parfums française. À l’occasion de cet anniversaire, Jean Mane, son président, retrace la stratégie éco-responsable du groupe, en revenant sur les grandes étapes qui ont permis de structurer l’entreprise.
Quelles sont les différentes composantes de la vision éco-responsable chez Mane ?
Si le vert est la couleur historique de notre logo, c’est parce que l’entreprise, depuis ses débuts en tant que société d’extraction de plantes naturelles dans la région de Grasse, est engagée pour le développement durable, le respect de la nature et de la biodiversité. Même si nous sommes désormais un groupe à la présence mondiale, nous nous soucions de chaque étape de la production de parfums, d’ingrédients et d’arômes à une échelle locale.
L’une des matérialisations de cette approche est la palette de nos parfumeurs, qui offre aujourd’hui plus de 1000 ingrédients maison, dont plus de 400 naturels – l’un des portfolios de naturels les plus larges du marché -, 50 molécules issues de biotechnologie, de précieux ingrédients issus de sourcing responsables, et nos extractions exclusives Jungle Essence.
Quelles en ont été les étapes majeures dans la construction de cette stratégie ?
L’étape fondamentale est le sourcing responsable, et sur ce point notre présence pionnière à Madagascar depuis 1975 nous a apporté de nombreux enseignements pour toutes nos initiatives ailleurs dans le monde. En travaillant sur les dimensions à la fois écologiques, économiques et sociales, pour la culture de la vanille et d’autres espèces locales, nous y avons développé un écosystème viable à long terme.
Mais nous avons également très tôt travaillé sur ce que l’on nomme désormais les « green sciences », en créant, dès 1987, un département consacré aux biotechnologies. D’abord destinées à la production d’arômes, elles ont permis d’offrir une cinquantaine de molécules pour la parfumerie à ce jour. Leurs vertus sont nombreuses : carbone 100% renouvelable, économie d’énergie et de solvants, qualité et coûts optimisés.
En 2011, nous avons fait un pas conséquent en créant le premier outil qui permet d’attribuer à une matière première une note correspondant à son empreinte écologique, et qui a fait l’objet d’une publication scientifique : Green Motion, basé sur les douze principes de la chimie verte. Il permet désormais d’avoir une approche exhaustive de l’empreinte environnementale d’un ingrédient, mais aussi de l’ensemble de nos parfums. Nos créateurs peuvent ainsi l’utiliser pour optimiser leurs compositions et en améliorer l’empreinte environnementale. Mais c’est aussi un outil utile pour aider nos clients à progresser vers une voie plus durable, et à transmettre l’information aux consommateurs.
Comment concilier développement mondial et éco-responsabilité ?
Nous avons un avantage rare dans l’industrie du parfum : depuis sa création, notre entreprise est restée indépendante ; les décisions restent ainsi dans les mains de la famille Mane, qui a toujours été guidée par une vision respectueuse de l’environnement et de l’homme.
Première société de parfums et d’arômes à avoir signé le Pacte Mondial des Nations Unies en 2003, nous nous sommes engagés en adoptant plusieurs principes, relatifs aux droits de l’Homme, aux normes internationales du travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption.
Au niveau mondial, divers comités fixent les décisions et en garantissent la cohérence: comités exécutifs des trois grandes régions (EMEA, Amériques, Asie), comité scientifique, comité d’innovation. Les choix sont ensuite relayés et implémentés par tous les services, et notamment par l’équipe en charge de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Ce département a été créé en 2008 et coordonne aujourd’hui 70 relais de Mane dans le monde. Nous avons ainsi édité notre premier rapport RSE annuel en 2009, et nous l’avons voulu aussi ambitieux et exigeant qu’un grand groupe exposé à ses actionnaires – alors que nous sommes une entreprise familiale – et aux consommateurs – alors que ceux-ci ne nous connaissent qu’à travers les marques de nos clients.
Quels sont les grands enjeux à venir en termes d’éco-responsabilité pour Mane ?
À l’heure actuelle, en parfumerie, les compositions comportent en moyenne 35 % d’ingrédients naturels. Mais cette part a tendance à augmenter, certaines maisons de parfums se livrant à une surenchère de minima de produits naturels pour chaque nouveau parfum. Cela représente de nouveaux enjeux techniques auxquels nous devons répondre, tout en cherchant à limiter l’impact de l’extraction de ces naturels.
La parfumerie voit émerger la tendance du « 100% naturel, 100% carbone renouvelable et 100% biodégradable ». Nous orientons donc nos recherches pour répondre à ce besoin. Nous mettons en place des procédés d’obtention de nouveaux produits chimiques, mais aussi d’anciens, en partant de synthons issus de biomasse et non de pétrochimie, et en ayant recours à des réactions à haute densité, catalytiques, en flux continu, etc. Mais cela prend du temps et coûte plus cher… Le consommateur acceptera-t-il de payer ce prix plus élevé ?
En savoir plus sur Mane : www.mane.com
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Bonjour,
Je suis surpris qu’à l’occasion d’un article sur l’environnement, vous de parler pas de la polution olfactive de votre activité. Lorsque l’on monte à vélo la belle route de Gourdon, à la place des fragrances naturelles, l’odeur de vos parfums envahit nos poumons . Et cette odeur se propage sur des kilomètres . En effet j’ai fais l’acquisition d’un appartement à Greolieres les Neiges où l’air pur est remplacé par une odeur de parfum ( sans doute de votre usine).
Que comptez vous faire pour arrêter fe faire subir à tous le monde ces odeurs qui sont artificielles et par la même polluantes.
Je vous remercie de prendre en compte mes reflexions qui malheureusement sont aux antipodes du monde du profit.
Sinceres salutations.
Michel DURAND
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