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Cet article a été écrit en partenariat avec IFF.
La maison de composition IFF lance sa plateforme Science of Wellness : un outil de connaissance des émotions liées aux stimuli olfactifs, issu de 40 ans de recherche et développement autour du consommateur, au service de la créativité.
Longtemps considéré comme une plus-value bonus, le bien-être aujourd’hui se transforme en un incontournable de la consommation des produits parfumants, toutes catégories confondues, parfumerie fine comprise. Pionnier dans la recherche associée à ce domaine, IFF inaugure ce mois-ci son programme Science of Wellness, un outil d’aide à la création. Pour cette occasion, Nez a interrogé Arnaud Montet, vice-président, directeur du département Human & Consumer Insights d’IFF et sa collaboratrice Céline Manetta, docteur en psychologie et responsable des projets de recherches et de l’innovation globale en sciences du consommateur.
Céline Manetta présente l’initiative : « Le programme Science of Wellness répertorie les effets sur les émotions des ingrédients naturels ou synthétiques, mais aussi ceux d’assemblages plus complexes, voire de parfums. » La portée du projet est transverse à différentes catégories, car les stimuli olfactifs évalués sont détachés de l’usage des produits. Ici on s’intéresse à l’odeur pour l’odeur. « Dans ce cadre on parle d’ailleurs plus volontiers “d’humains” que de “consommateurs” », précise d’emblée Arnaud Montet. Cinq milliards – le chiffre est vertigineux – de mesures et de données ont été compilées et comparées pour obtenir une base à consulter. « Ce qui est nouveau c’est qu’après 40 ans de recherche, on traite cette dimension – le bien-être émotionnel –, comme un bloc de compétence et d’expertise pour accompagner les parfumeurs dans l’écriture des parfums », poursuit-il.
Concrètement, pour l’élaboration d’un parfum ou d’un produit d’hygiène, selon les catégories, quand le parfumeur reçoit un brief – c’est-à-dire une commande de création, entre cahier des charges technique et livret d’inspiration –, il peut être amené à doter sa formule de bénéfices émotionnels et cognitifs, que ce soit à l’initiative de la marque commanditaire ou à la sienne propre. « C’est là que nous intervenons, pour proposer des ingrédients ou des combinaisons d’ingrédients afin d’orienter les bénéfices vers un territoire d’émotion souhaitée. », explique Céline Manetta. Par rapport aux études classiques, le champ des émotions couvert est enrichi de nouvelles entrées, telles la pleine conscience ou l’estime de soi.
Plusieurs méthodes et recherches scientifiques ont contribué à l’élaboration de cette encyclopédie de l’odeur-émotion. « L’explosion de l’intelligence artificielle et des data sciences a largement permis d’introduire ces cinq dernières années une analyse fine des mesures que nous avons accumulées en plus de 40 ans de recherche. Nous appelons notre IA, Scent Intelligence, car elle agrège avancées technologiques et art de la parfumerie pour donner accès à des dimensions émotionnelles et cognitives mesurables et quantifiables » souligne Arnaud Montet. Le recours aux neurosciences permet, par exemple, sans a priori culturel sur une odeur, de déterminer son empreinte émotionnelle. Si les bénéfices revendiqués des matières étaient d’abord réservés au champ de l’aromathérapie, nourrie de tradition empirique, ils s’ouvrent désormais à d’autres territoires. D’autant qu’on entre aujourd’hui dans la mesure scientifique du résultat et surtout dans l’intégration des ingrédients de synthèse, ces derniers étant jusque-là rarement inventoriés ou convoqués comme tels.
Parmi les parfums du marché qui ont déjà pu bénéficier de ce programme pour la sélection d’ingrédients, on peut citer Irrésistible de Givenchy ou encore CK Eternity Summer. Tous deux contiennent des spécialités LMR comme la Rose Essential qui participe à la sensation de bonheur. « D’une manière générale, il est intéressant de consulter l’outil Science of Wellness, car il permet d’adopter de nouvelles perspectives sur certaines matières qui vont à l’encontre des a priori. Par exemple, la vanille naturelle qu’on pourrait croire réconfortante, pour son côté régressif, apparaît dans les tests comme stimulante » ajoute Céline Manetta.
Aujourd’hui en partenariat avec LMR Naturals, la branche d’IFF consacrée aux ingrédients naturels, la plateforme Science of Wellness intègre déjà toute la palette des ingrédients naturels et teste leur réception sous différentes formes d’extraction. On peut constater ainsi qu’une essence ou une absolue n’auront pas les mêmes effets.
À l’avenir, l’outil va continuer de multiplier ses mises en pratique. Un partenariat avec l’application SleepScore qui permet de mesurer la qualité du sommeil est en cours pour diffuser des odeurs à certaines phases du cycle. Avec Lucas Meyer Cosmetics – filiale d’IFF consacrée au développement d’ingrédients pour les soins et cosmétiques –, de nouvelles entrées au répertoire sont possibles, mais aussi de nouveaux types de performances plus physiques seront étudiés. « D’une manière générale, le bien-être étant une notion totalisante, une approche holistique s’impose », rappelle Arnaud Montet. C’est pourquoi l’outil va intégrer de plus en plus de correspondances entre les odeurs et les autres sens, comme la mise en évidence de phénomènes intuitifs, désormais vérifiés.
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