Oman, une position stratégique dans le Golfe

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L’accord qui lie Amouage à Oman, visant à relancer la filière de l’encens, s’inscrit dans le contexte historique et géopolitique du Sultanat. La marque souhaite ainsi participer à son développement social et économique, et s’attache à mettre en avant la culture omanaise.

Oman compte cinq millions d’habitants, dont plus d’un tiers à Mascate, la capitale. Situé entre la mer Rouge et le Golfe, le sultanat jouit d’une position géographique unique. Un carrefour stratégique entre la Méditerranée et l’océan Indien. Si Oman a moins de ressources que ses voisins (un peu de gaz naturel et un peu de pétrole), sa position sur le détroit d’Ormuz lui permet de gérer un tiers du trafic mondial de l’or noir. Cette exception culturelle dans la région prédestinait sans doute le sultanat à jouer les médiateurs. Car on le surnomme « la Suisse du Moyen-Orient ». Oman joue un rôle diplomatique intermédiaire essentiel.

L’histoire d’Oman se joue sur les côtes, où les ports du Dhofar et du Golfe tissent des liens avec l’Afrique, l’Inde, la Chine… Dans ces cités marchandes transitent or et ivoire, épices et pierres précieuses, soie et laques, échangés contre de l’encens de la région. Au XVIe siècle, pourtant, le commerce maritime omanais connaît un coup d’arrêt, lorsque les Portugais se mettent à dominer le golfe et l’océan Indien. En créant son propre empire maritime, capable de rivaliser avec celui des Britanniques, Oman étend son influence jusqu’au milieu du XIXe siècle le long de la côte d’Afrique de l’Est jusqu’à Zanzibar et, au-delà du détroit d’Ormuz, en Iran et au Pakistan.

À son arrivée au pouvoir en 1970, le sultan Qaboos va tout faire pour, en un mandat, faire passer son sultanat d’un État du tiers-monde à un pays développé. Il se lance ainsi dans une politique de modernisation du pays et engage des réformes économiques. Des activités industrielles et logistiques se développent autour de ports comme Mascate ou Sohar.

Le fort de Mutrah, Mascate.
© Mulook Albalushi / Amouage

Cultivé, ce souverain atypique et mélomane qui se passionne pour les arts fait construire l’opéra de Mascate, faisant d’Oman le premier État du golfe à se doter d’un tel édifice. Sur le plan social, il décide de redistribuer la rente énergétique à la population nationale. Grâce à l’argent du pétrole et à la vision du sultan Qaboos, l’État providence omanais permet également le développement de la société en matière d’emploi, de santé et d’éducation. La première université publique ouvre ses portes en 1986, un ministère de l’enseignement supérieur est créé en 1994.

Le gouvernement omanais cherche aujourd’hui à diversifier l’économie du pays. Il investit dans l’hydrogène vert en créant un parc solaire et éolien afin d’alimenter la production d’hydrogène faite à partir de l’eau. L’actuel sultan, sa majesté Haitham Ben Tarik Al Saïd, au pouvoir depuis 2020, devrait poursuivre le programme de réformes économiques.

Le gouvernement cherche également à attirer davantage d’entreprises et d’investissements étrangers. Et de touristes, entre plages, montagnes et désert tout proche. Un nouvel aéroport international a ouvert ses portes à Mascate en 2018, avec une capacité d’accueil de 12 millions de passagers par an. La ville de Salalah elle aussi mise sur le tourisme pour sortir de son enclave : ce port de 200 000 habitants est la capitale du Dhofar, la région où poussent les arbres à encens. La relance de la filière avec la maison Amouage et l’accueil de visiteurs sur le site du Wadi Dawkah pourraient s’inscrire dans cette perspective d’ouverture d’Oman au tourisme.


AMOUAGE-OMAN : LE FOND ET LA FORME
Ses flacons, en verre ou en cristal, sont façonnés chez Waltersperger, verrier centenaire basé en France, dans le département de la Seine-Maritime. Ses étuis en argent sont fabriqués par le prestigieux joaillier londonien Asprey. Et ses parfums sont signés par une trentaine de parfumeurs de toutes les nationalités et sensibilités olfactives. 
Pourtant, c’est à Oman et nulle part ailleurs qu’Amouage puise ses racines. Dès sa naissance, en 1983, la maison s’inscrit dans la plus pure tradition omanaise de la parfumerie. Au cœur de ses créations, des ingrédients phares du sultanat, comme l’encens du Dhofar, la rose du djebel Akhdar, l’ambre gris récolté sur les rives de l’océan Indien. 
Côté design aussi, Amouage se confond avec Oman. La maison de parfum s’est inspirée du blason de la famille royale pour créer son logo. Sur les pampilles qui ornent les extraits de parfum figurent un kandjar, la dague emblématique du sultanat portée par les hommes lors des cérémonies officielles, et deux épées entrelacées surmontées de la couronne royale. Le capuchon des flacons masculins (qui ont une forme rectangulaire) s’inspire du manche du kandjar. 

Les flacons Amouage, inspirés de la culture omanaise.
© Mulook Albalushi / Amouage

Les flacons féminins eux aussi intègrent les codes les plus iconiques de la culture omanaise. Le dôme de la mosquée de Ruwi a par exemple orné le premier capuchon de Cristal & Gold Woman. À l’époque, la grande mosquée de Mascate n’était pas encore construite. Aujourd’hui, c’est son dôme à elle qui se décline sur les flacons carrés. Chacun d’entre eux est orné d’un diamant Swarovski qui symbolise l’éclat de la société omanaise. Le motif initial de la vague se décline à présent sur la tranche des flacons Amouage. À l’origine, les mots amour et amwaj (« vague » en arabe) avaient inspiré le nom de la maison. Un choix qui témoigne aussi de la symbiose culturelle voulue par la marque entre Oman et la France, terre de parfum. 


AU SOMMAIRE DE NOTRE GRAND DOSSIER « WADI DAWKAH »

Visuel principal : Grande mosquée du sultan Qabus, Oman © Mulook Albalushi / Amouage

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