Aragon et le “sentir-vrai” (Nez#1)

Qu’a-t-on retenu de Louis Aragon ? L’intellectuel communiste, le dadaïste, le surréaliste, le journaliste, la revue Littérature, le poète, La Rose et Le Réséda, le résistant, son amitié avec les plus grands artistes de son temps, André Breton, Paul Eluard, Jean Cocteau, Philippe Soupault, André Malraux, Pablo Picasso, Francis Picabia, Henri Matisse, son goût des roses, Elsa. On connait moins ses oeuvres réalistes et notamment le Cycle du Monde Réel, cinq romans, publiés entre 1934 et 1951 : Les Cloches de Bâle, Les Beaux Quartiers, Les Voyageurs de l’Impériale, Aurélien et Les Communistes portent en eux toute la sensibilité politique et artistique d’Aragon.

S’il est notoire qu’Aragon avait un goût prononcé pour les arts, de la peinture à la musique, son oeuvre témoigne aussi d’un goût plus rare pour les odeurs et le parfum. Cet intérêt lui vient probablement de sa compagne, l’écrivaine Elsa Triolet qui elle-même y était très sensible. Dans la préface des Cloches de Bâle qu’il rédige en 1964, Aragon dit à propos du processus d’écriture : « Cela allait si vite à écrire que je me suis trouvé devant les faits acquis sans y avoir pensé. Un détail d’habillement, un parfum, un meuble, m’entraînait la main, l’histoire, me mettait devant l’irrémédiable ». Les occurrences du parfum semblent lui venir naturellement dans le processus d’écriture et ont différentes fonctions romanesques dans l’ensemble du Cycle du Monde Réel.

La suite est à découvrir dans le premier numéro de NEZ

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