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Julien Maubert : « Les procédés de transformation de la rose de Damas restent traditionnels »

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Cinquième génération de la famille Maubert à travailler chez Robertet, Julien Maubert y occupe le poste de directeur des matières premières. Soucieux de conjuguer héritage familial et innovation, le groupe allie procédés ancestraux et développement de sourcing durable.


Entretien tiré du chapitre consacré à la rose de Damas, dans l’ouvrage De la plante à l’essence – Un tour du monde des matières à parfums (voir ci-dessous)

Comment s’organise votre filière sur la rose ?
Que ce soit en Turquie ou en Bulgarie, la volonté du groupe reste la même : être au plus près de la source. Nous nous sommes ainsi implantés en Turquie, à Keçiborlu, dès les années 1960, et en Bulgarie, à Dolno Sahrane, en 2013. Nous voulions pouvoir garantir la traçabilité et la qualité sur un produit aussi stratégique que la rose. Notre rêve est aujourd’hui de nous implanter dans l’hémisphère Sud pour bénéficier d’une seconde récolte dans l’année.

Toute la profession parle de durabilité : quelle place tient-elle chez Robertet ?

Lorsque l’on travaille avec des matières premières naturelles, la durabilité s’impose. Si ce concept semble aujourd’hui galvaudé, il fait partie de notre philosophie et de notre ADN depuis le début. Dans le cas de la rose, la durabilité passe par des enjeux sociaux et écologiques : comment garantir un revenu à notre ressource qualifiée durant toute l’année ?
Comment transférer un savoir-faire à une équipe locale et partager avec elle de bonnes pratiques agricoles ? Nous consacrons ainsi beaucoup de temps à échanger pour limiter l’utilisation des pesticides et remplacer les sacs plastiques par des toiles de jute, par exemple. La Turquie et la Bulgarie sont de plus en plus réceptives à ces problématiques : la Bulgarie a notamment mis en place un permis de travail à l’heure afin d’éviter le travail non déclaré.

Quelles sont les innovations sur cette fleur ?
Les procédés de transformation restent traditionnels : la distillation, l’extraction… L’enjeu porte davantage sur les paramètres techniques de l’ingrédient : décoloration, absence de méthyleugénol
[limité par la législation]… Nous explorons également la notion d’upcycling avec la valorisation de l’hydrolat, la fabrication de l’alcool phényléthylique (APE) ou des sous-produits comme l’absolue de pétales de roses distillés.

Cet entretien est tiré du livre :
De la plante à l’essence – Un tour du monde des matières à parfums
From Plant to Essence – A World Tour of Fragrant Raw Material

(Français-English), Nez éditions, Collectif, 2021, 30€

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