Rencontre avec Frédéric Malle

Frédéric Malle fera une apparition exceptionnelle dans sa nouvelle boutique du Marais, rue des Francs-Bourgeois.
Possibilité de prise de rendez-vous au 01 40 09 25 85
«Pour chaque nouvelle boutique, je m’associe avec un architecte que j’ai choisi avec soin et dont j’admire l’œuvre, avec l’ambition d’une collaboration artistique totale, que nos univers se répondent et s’entrelacent.
J’avais énormément aimé le travail de Dominique Jakob et Brendan MacFarlane pour le restaurant Georges au centre Pompidou, cette fantaisie futuriste, qui reste plus de 15 ans après sa création, toujours aussi juste et étonnante.
C’est en fréquentant la librairie de Florence Loewy dans le Marais, qui expose des livres d’artistes et pour lesquelles Jakob + MacFarlane ont construit de fascinantes bibliothèques ruches en bois, que j’ai compris qu’il y avait là une base de réflexion pour notre projet de la rue des Francs-Bourgeois.
Moi qui aime travailler avec les parfumeurs, comme un éditeur avec ses écrivains, il me semblait évident que nous allions inventer, grâce à ces grands architectes, une nouvelle façon d’exposer nos collections.
Nous avons parlé de lectures et de parfums, mais aussi du jeu de Labyrinthe du Jardin d’Acclimatation, de l’illusion et de l’infini.
Quand on choisit un parfum, une odeur qui sera la vôtre pour des années, il faut pouvoir se protéger des contraintes du monde, se retrouver entre soi et son imaginaire, il faut du confort, du silence et du temps.
Jakob + MacFarlane l’ont très bien compris.
Le projet est imaginé comme une boîte glissée à l’intérieur de la cavité existante d’un immeuble ancien du Marais.
À l’intérieur, la boîte est conçue comme une grille en trois dimensions qui est soigneusement sculptée par soustraction, et laisse apparaître une série d’îles mystérieuses, des éléments qui deviennent à la fois étagères, tables, armoires réfrigérées.
Le plancher, les murs et le plafond sont tapissés de miroir, créant un effet de complexité sans fin, métal poli dans lequel se reflètent à l’infini les bibliothèques, telles des galets de bois hallucinés, abritant les flacons. Les colonnes à sentir, humer, s’envelopper, choisir son parfum, sont cachées dans les murs. Comme dans une maison d’édition, et fidèle à notre tradition, les portraits des parfumeurs sont là pour rappeler que ces artistes sont le cœur de notre maison.
Ici, on peut s’asseoir, regarder, parler et être écouté.
La relation entre soi et son imaginaire peut s’étendre, prendre toute la place, reflet de l’infini conçu en ce lieu au temps suspendu.»