Ludovic Bonneton (Bon parfumeur)

Lancer sa marque de parfum – Ludovic Bonneton (Bon Parfumeur)

Créée par Ludovic Bonneton en 2017, la marque Bon Parfumeur propose aujourd’hui une collection d’une vingtaine de parfums. Cette maison indépendante est portée par une philosophie d’excellence et de simplicité, qu’on retrouve dans le style de composition, le flaconnage et l’emballage, et jusque dans les appellations des différentes créations, numérotées selon leurs familles olfactives. Ayant à cœur de valoriser la dimension artistique du parfum comme une expérience qui agrandit et intensifie la vie, Ludovic Bonneton a imaginé une marque lisible et joyeuse.

Comment et pourquoi s’investit-on dans la création d’une marque de parfums ?

Adorateur et grand collectionneur de parfums, j’ai eu envie de m’y consacrer entièrement, et j’ai donc sauté le pas, sans autre calcul. Ma philosophie a toujours été d’agir simplement et avec bon sens. Je voulais retrouver ce qui m’avait toujours plu dans le parfum – ses origines nobles –, tout en restant très contemporain. Je me suis dit qu’en étant sincère, respectueux dans ma démarche et intraitable sur la qualité, si je me faisais plaisir avec les créations, cela ne pouvait que séduire les autres amoureux du parfum. Je fais avant tout des parfums que j’ai envie de porter, je suis mon premier client. C’est pareil pour les engagements responsables et solidaires de Bon Parfumeur : depuis le début, nous avons choisi de travailler avec des associations et selon des principes durables et éthiques, fidèles à nos convictions et non pas pour cocher des cases.

On entend que le contexte est saturé, qu’en pensez-vous ?

La niche est une infime partie de l’immense secteur de la parfumerie. On est au début d’un renouveau qui repose essentiellement sur une vision plus artistique de la création. Comme d’autres, nous avons à cœur de remettre du sens et de l’âme dans une activité et des produits, pour qu’ils continuent de nous faire rêver. En cela, il n’y a pas – et il ne doit pas y avoir – de recettes préconçues ; la dernière chose à faire, quand on évolue dans un domaine artistique, c’est de vouloir le rationaliser à tout prix. Il faut surtout arrêter de saturer les gens de discours, car on s’adresse en réalité à une communauté esthète, qui rejette les ficelles marketing. Le parfum reste magique ; il a beau être invisible, il rend la vie tout simplement plus intense.

Quel circuit de distribution avez-vous choisi ?

Bon Parfumeur est présent là où se trouve sa communauté, qui est constituée de personnes au profil créatif et curieux, fréquentant des concept stores comme Merci, Fleux, À Rebours (ou VooStore à l’étranger), des parfumeries indépendantes (à l’image de Bloom Perfumery et After Beauty à Londres) ou encore des grands magasins (Galeries Lafayette, Le Printemps, La Samaritaine, Bloomingdale’s Dubai). Nos clients sont éclectiques, mais tous recherchent des produits qui ont du sens. Bon Parfumeur se trouve dans tous les lieux où la parfumerie artistique a sa place et, de manière plus large, dans tous ceux ouverts à la créativité, par exemple certains hôtels qui proposent une sélection de belles choses. Le parfum est un produit artistique et de luxe. C’est pourquoi nous prêtons un soin infini à chaque étape de son élaboration, depuis l’intention créative du parfumeur jusqu’au soin porté aux matières et aux textures, en passant par l’environnement et par le prix de vente qui doit être juste pour rassembler une vraie communauté d’esthètes. Cela s’inscrit dans une idée de cohérence générale avec l’esprit qui caractérise Bon Parfumeur : le respect des valeurs que sont l’honnêteté et l’amour du travail bien fait, tout comme le plaisir de savoir qu’une de nos créations va transporter celle ou celui qui l’a choisie, et l’accompagner pour un moment.

Cet entretien est tiré de :
Le Grand Livre du parfum – Pour une culture olfactive, 2e édition augmentée, 240 pages, Collectif, Nez éditions, 2020, 30€

Commentaires

Laisser un commentaire

Avec le soutien de nos grands partenaires

IFRA