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Du 27 au 30 mars 2025 se tiendra, en Chine, la troisième édition de Notes Shanghai. La salon s’ajoute à la liste croissante des événements dédiés à la culture olfactive, preuve que le monde entier se met au parfum ! Nous sommes partis à la rencontre d’Alex Wu, fondateur du salon.
En quelques mots, qu’est-ce que Notes Shanghai, et quel est son objectif ?
C’est le tout premier événement professionnel dédié au parfum en Chine. Ce salon est organisé deux fois par an, en mars et en octobre, et chaque édition regroupe plus de 160 exposants et marques, pour attirer une vaste communauté d’environ 15 000 visiteurs !
Quel est le profil type des exposants ?
Il y a de tout, des marques locales et internationales allant de la parfumerie fine à la parfumerie fonctionnelle. Si la moitié d’entre elles sont chinoises, 50 % des marques participantes changent à chaque édition, ce qui permet de rendre Notes Shanghai toujours plus attractif.
Vous organisez également de nombreuses conférences. Quel est leur objectif ?
J’ai toujours considéré que le fond était plus important que la forme. Toutes ces conférences, avec les échanges de savoirs qui en découlent, sont nécessaires pour stimuler l’industrie du parfum et permettre l’essor d’une culture olfactive chinoise.
À tel point qu’un magazine gratuit, Nez in China, créé en partenariat avec Nez, sera distribué à vos 15 000 visiteurs. Comment est née cette initiative ?
Cette collaboration éditoriale avec Nez est à l’image de notre vision globale et à long terme : éduquer avant de vendre. Bien que le marché du parfum en Chine présente un potentiel fort, il est en réalité encore balbutiant, et à ce stade nous pensons que la priorité est d’aider les consommateurs à acquérir des connaissances solides et variées sur le parfum.
Selon vous, quelle sera l’évolution à court terme de ce marché ?
Il s’est développé rapidement ces dernières années. On observe que de plus en plus de jeunes consommateurs chinois se parfument, et il est heureux de constater que leurs choix deviennent plus indépendants et personnels. Au-delà des grandes marques plus commerciales, ils sont également très réceptifs à la niche.
Vous êtes également coorganisateur des Gold Osmanthus Awards. Que représente ce prix ?
Les GOA visent à récompenser l’immense créativité dont font preuve les professionnels de l’industrie chinoise du parfum. A travers la communication de cet évènement, nous espérons que les consommateurs s’intéressent davantage au parfum, et l’apprécient. Pour résumer, ce prix non rémunéré vise avant tout à encourager la liberté de création.
Qui remet ce prix, et sous quelles conditions ?
Les GOA sont organisés par l’Association Chinoise des Produits Chimiques de Consommation et gérés par le Conseil des GOA. Ce Conseil est composé de membres issus de maisons de composition, d’entreprises de la chaîne d’approvisionnement ou d’entreprises de distribution, mais d’aucune marque. Le processus de sélection des GOA est strict : tout se joue à l’aveugle, garantissant la confidentialité jusqu’à l’annonce des résultats. Nous nous concentrons uniquement sur le parfum lui-même, sans attente ou quelconque considération commerciale.
La création de parfums est cependant encore largement dominée par les maisons de composition avec des équipes européennes et américaines. Pensez-vous que les parfumeurs chinois s’impliquent davantage à l’avenir ?
Absolument ! De nombreux parfumeurs chinois travaillent déjà dans des entreprises internationales, et de plus en plus de jeunes se rendent en France pour étudier la parfumerie. Le parfum est une question de mémoire et d’expression. Les parfumeurs chinois apportent ainsi des perspectives uniques dans l’utilisation et l’expression des matières premières.
Revenons au salon. Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ?
Nous aimerions être davantage impliqués à l’international et interagir avec des marques de différentes régions et cultures. Toujours dans cette optique de démocratiser, en Chine, la richesse d’une culture olfactive en pleine expansion.
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